L’origine du nom de Vouzan est obscure.
Elle semble cependant être gauloise et paraît représenter Vosinnum, variante du gaulois Vosonnum. La forme Vosinum existait à l’époque carolingienne. On trouve d’autres formes anciennes dont in vicaria Vosinensi en 906, in vicaria Vosninse en 923, Vozen en 1060-1075, Vosinno en 1110, Vosino, Vosen, Vousonio, Vosenio en 1376, Vossen en 1405.
Antiquité
Des vestiges préhistoriques et antiques attestent l’ancienneté de l’occupation.
Au sud-ouest de la commune, des vestiges de la voie romaine de Poitiers à Périgueux par Rom et Montignac ont été observés. Elle est appelée la Chaussée.
Non loin du ruisseau près du cimetière, des vestiges de constructions antiques et de tegulae ont été localisés.
Le lieu-dit Mirande serait la villa Marendacus du cartulaire de l’abbaye de Saint-Cybard.
Moyen Âge
Vouzan a été le siège d’un archiprêtré jusqu’au XIIIᵉ siècle, avant que ce dernier soit transféré à Grassac.
Entre le Xᵉ et le XVIIIᵉ siècle, Vouzan était aussi le siège d’une viguerie, qui rendait la justice localement. Au nombre de six sous les Carolingiens, le comté d’Angoulême comptera une vingtaine de vigueries après son extension au XIe siècle.
La paroisse est restée unie au chapitre de la cathédrale d’Angoulême.
Dès le XIVᵉ siècle la terre de Vouzan appartenait à la famille de Livenne. Pierre de Livenne, écuyer, est convoqué avec le ban des hommes d’armes de Saintonge en 1469. Son fils Jean de Livenne rend hommage pour ses terres le 22 mars 1509 à l’évêque d’Angoulême.
Le château de Vouzan était le siège d’un fief, dont les seigneurs avaient le droit de haute, moyenne et basse justice. Pierre de Livenne en était possesseur en 1408. Il se disait le continuateur de Guillaume Brun, qui était seigneur de Vouzan au tout début du XIV° siècle.
Ancien Régime
Par un acte du 17 septembre 1557, Seguin de Livenne partagea ses domaines entre ses deux fils : Étienne conserva Vouzan et Pierre eut la Bergerie.
Au XVIIᵉ siècle, Vouzan et la Bergerie furent de nouveau réunis entre les mains de la famille Raoul. Le 9 novembre 1609, Charles Raoul, écuyer, seigneur de la Fontaine, acquit Vouzan pour la somme de 12 227 livres, d’Hubert Cumont, écuyer, seigneur de Chantemerlière, et d’Anne de Livenne, sa femme. En 1640, son fils, Samuel Raoul, se rendit acquéreur de la Bergerie.
Le 3 juillet 1651, Marie Raoul, fille de Samuel, épousa Jacques d’Abzac, chevalier, marquis de Pressac, et lui porta en dot les terres de Vouzan et de la Bergerie. La famille d’Abzac conserva ces domaines jusqu’en 1720, date de leur vente à Noël Arnaud, écuyer, seigneur de Bouëx, pour 140 000 livres.
Lors des guerres de religion, l’église de Vouzan fut presque entièrement détruite.
Pour les généalogistes, les registres paroissiaux remontent à 1616.
Époque moderne
En 1902, le château fut acquis par le comte de Thienne.
Insérer un paragraphe sur le transfert de la mairie, l’école et l’église de l’ancien bourg vers le nouveau….
Au XIXᵉ siècle et début du XXᵉ siècle, la principale industrie était la production de charbon de bois, dont la majeure partie se vendait sur la place d’Angoulême.
Guerre 39-45
La ligne de démarcation traversait le département dans une direction presque nord-sud, sur 85 km, traversant 20 communes et laissant un petit tiers Est de la Charente en zone libre.
Elle débutait sur la commune de Pleuville, passait à l’est de Champagne-Mouton (village en zone occupée), puis une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Confolens, plus importante commune du département en zone libre. Elle continuait à l’ouest de Saint-Claud et Chasseneuil (villages en zone libre), à l’est de La Rochefoucauld (en zone occupée), marquait ensuite une légère inflexion vers l’ouest, passant alors à Vouzan, puis se redirigeait vers une direction sud-sud-est, quittant le département à Combiers.
La résistance était particulièrement active. Beaucoup de personnes cherchant à fuir la France occupée ont franchi la ligne de démarcation passant sur la commune de Vouzan. Bien souvent elles se rassemblaient à la ferme de XXX au lieu dit les forêts sur la commune de Bouex et se retrouvaient au Chatelard après avoir franchi la ligne de démarcation.
Ainsi, contribuant au passage d’hommes, de femmes et d’enfants, une famille vouzanaise a été inscrite à la liste des Justes parmi les Nations.
Georges et Madeleine Delaby vivaient à Chatelard-de-Vouzan (Charente), avec leurs trois filles et leur fils. La ligne de démarcation coupait en deux les terres du village, la ferme des Delaby se trouvant dans la zone contrôlée par Vichy. Profitant de cette situation, le fermier dont les chemins et sentiers des alentours n’avaient pas de secret, escortait, moyennant finance, les personnes qui voulaient passer du nord occupé au sud libre. En automne 1942, Lucie Landré, enseignante à Angoulême, lui demanda d’accompagner deux jeunes juives à Périgueux, dans le département voisin de Dordogne. Renée Wegner, quatorze ans, et sa soeur Charlotte, dix ans, s’étaient retrouvées seules au monde à la fin du mois d’octobre de la même année. Leurs parents, Tova et Isaac Wegner, des Juifs polonais, avaient été arrêtés à Angoulême lors de la grande rafle de Juifs étrangers, puis déportés. Les fillettes expliquèrent à Georges Delaby que leurs parents avaient tout juste laissé assez d’argent pour payer le passage d’une seule d’entre elles. Ému, le fermier décida de les faire passer toutes les deux sans aucune rémunération. Suivant ses instructions, Renée et Charlotte prirent un train en partance pour le sud, sans bagages et sans dire au revoir à quiconque. Georges Delaby se trouvait déjà dans ce même train, à quelques compartiments du leur. Lorsqu’il descendit, elles le suivirent de loin. Il s’arrêta dans une forêt et les attendit pour leur expliquer ce qu’elles devraient faire : continuer à le suivre rapidement et sans faire de bruit jusqu’à ce qu’il leur dise de s’arrêter. A l’aube, après des heures de marche, ils atteignirent la ferme. Madeleine et son fils Gaston les accueillirent chaleureusement et s’occupèrent d’elles avec dévouement. Les fillettes passèrent une dizaine de jours chez les Delaby, en attendant que les conditions soient propices pour les conduire dans la famille Cordelier qui les attendaient à Périgueux. De ce bref séjour devait naître une amitié qui perdura après la Libération. Jusqu’à leur départ pour Israël les deux fillettes vinrent régulièrement revoir la famille Delaby, et passer chez eux leurs vacances.
Le 1er août 1993, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Georges et Madeleine Delaby ainsi qu’à leur fils Gaston le titre de Juste parmi les Nations.
Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d’honneur ainsi qu’une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l’univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël.
Au 1er janvier 2017, le titre avait été décerné à 26 513 personnes à travers le monde, dont 3 995 en France dont 26 en Charente. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.
Population
En 1793, Vouzan compte 762 habitants. Ce chiffre fluctue au fil du temps avec un pic à 905 habitants en 1851 pour ensuite décliner jusqu’à 347 en 1975. Depuis cette date le nombre d’habitant est reparti à la hausse pour atteindre 801 début 2017.